Se promener sur les quais?

Kyaliana, bien à l'abri derrière son masque, flânait sur les quais. Elle aurait du, depuis le temps qu'elle était par ici, aller voir le capitaine du navire où elle souhaitait s'engager, mais n'étant pas exactement d'humeur à être d'un respect irréprochable, elle avait préféré attendre un peu.

Vêtue d'une étoffe d'un style arabe autour de ses épaules et de son haut ma foi très court, elle éloignait cependant tout regard trop appuyé de sa personne par un regard d'acier qui en disait long sur les douze première façons de se faire eviscérer en tout élégance. Et plus encore, s'il s'avérait qu'elle avait vu vôtre tête sur une affiche de recherche.

Un sac de toile attaché comme uen ceinture par dessus son pantalon toujours d'un style arabe, elle marchait doucement, une main posée sur le sac, qui contenait son gant et ses fioles, ainsi que quelques autres petites choses et sa bourse. Ses pas n'étaient pas dirigés, elle préférait de loin écouter les bavardages masculins sur la dernière pêche, le dernier bateau arrivé, ou encore juste les éclats de voix de chacun.

Mais tous ces bruits, toute cette activité lui rapellaient sa solitude à présent. Bien caché derrière le masque, son visage rapellait sa tristesse, sauf pour ses yeux. Kyle.... Son corps gisait dan sl'océan maintenant. Jamais elle ne serait assouvie de sa vengeance car jamais elle ne pourrait compenser cette absence...

Sans s'en rendre vraiment compte, elle s'était assise sur le bord, contemplant d'en bas les navires qui avaient jeté l'ancre. Le Cap'tain Truchot attendrait un peu, porbablkement, parce qu'elle n'avait aucune envie d'arriver triste et défaite malgré son masque qu'elle ne quittait désormais que rarement.

[Qui veut vient^^]

Capitaine Truchot... Capitaine Truchot... Ce nom se baladait dans sa tête, résonnant inlassablement à l'intérieur, se répercutant sur les parois caverneuse de son esprit de dandy.

Il marchait vite. Il avait appris que son bateau partait prochainement. Ne pas le manquer. Surtout pas... Il se faufila gracieusement entre les mousses, les esclaves qui s'agitaient entre les lourdes caisses à débarquer. Sa chemise blanche flottait doucement derrière lui. Il sentait déjà une pointe de côté naître dans son ventre, et serra les dents.

Il passa rapidement devant une caisse, sur laquelle une jeune femme portant un masque était assisse. Un masque. Le mot se promena dans son esprit un moment, avant qu'il ne stoppe net sa course. Il se tourna lentement sur lui même, et jeta un coup d'oeil intrigué à la jeune femme.

Un masque... Pourquoi portait elle donc un masque? Il revint sur ses pas, et se planta devant elle, comme un petit garçon dévisagerait un homme borgne. La jeune femme lui répondit par un regard trés peu, vraiment trés peu amical. Mais Gabriel ne cilla pas, et lui adressa même un charmant sourire.

Puis d'une voix genéreuse de dandy, il lui demanda alors:

"Bonjour Mademoiselle... Quel magnifique temps n'est ce pas... "

Il se tut un instant et reprit:

"Pourriez vous m'indiquer, à tout hasard, le quai d'embarquement du Capitaine Truchot...?"

Kylia avait entendu quelqu'un courir. Quelle bêtise de courir sous ce soleil! Haussant les épaules, elle préféra regarder les eaux du port clapoter, écoutant les exclamations vives des marins et contremaîtres. Encore dix minutes, et elle irait voir le Cap'tain. Oui, dix minutes pour qu'elle soit parfaitement bien, oui, dix minutes iraient.

Un léger sourire égaya son visage, du moins jusqu'à ce que quelqu'un ne se plante devant elle, pile à sa hauteur. Mécontente, elle lui envoya son reard n°39, celui qui signifie 'Si tu tiens à rester un homme jusqu'à la fin de ta vie, éloigne toi ou bien mon pied finira entre tes jambes!' mais le jeune homme ne sembla pas s'en formaliser, vu le sourire qu'il lui faisait.

Non mais, elle rêvait ou quoi? Il lui faisait un sourire charmeur! Et sa voix... il se croyait probablement séducteur aussi! Il était un peu trop essouflé pour y réussir, cependant...

"Le temps? Il était très beau avant que vous ne veniez vous installer en plein dans mon rayon de soleil."

Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas se montrer agréable. C'était juste qu'elle n'avait pas vraiment envie de rire et de sourire. Quoique, de toutes façons, il ne l'aurait pas vu, sous le masque... Elle répondit néanmoins à sa question.

"Le navire du Cap'taine Truchot est le quatrième, sur la droite. Mais vous n'avez pas à vous presser, je m'y rends moi-même et je puis vous assurer qu'il ne partira pas avant une demi-heure, encore."

Il ne s'était pas trompé, cette femme là, avait beaucoup de caractère. Son sourire s'étira un peu plus sur son visage, et lui repondit en fermant les yeux, penchant légèrement la tête sur le côté:

"J'étais sûr que nous aurions quelque chose en commun..."

Il ouvrit de nouveau les yeux, et l'observa pendant un moment. La jeune femme était vraiment très belle, mais Gabriel ne sentait pas la moindre attirance envers elle. Encore une preuve qui confirmait son homosexualité.

Non, ce qui lui plaisait le plus chez son interlocutrice, c'était ce grain de mystère et d'originalité qu'elle possédait. L'Ange avait toujours été fortement attiré par les personnes différentes, particulières, comme un papillon attiré par une lumière... Quitte à se bruler les ailes...

Il s'installa aux côtés de la jeune femme, d'un saut souple, et regarda les bateaux et la foule s'agiter frivolement.

D'une voix guillerette, il lui dit alors:

"Bien, je vais attendre à vos côtés... Et nous embarquerons ensemble!"

Il lui fit son regard de chat amusé, bien qu'il puisse sentir une hostilité immense à son encontre. Il aimait les défis...

Kyalia aurait pu croire avoir halluciné, mais non, il semblait véritablement tenir à être amical. Quoique quelque chose en lui confirmait à la jeune femme qu'il n'était pa svraiment interessé. peut-être parce que d'habitude les êtres maculins auraient déjà fait une ou deux allusions plus que douteuses à son sujet? Oui, peut-être. Lui concédant cette sympathie, elle se décala légèrement, faisant attention au tissu arabe qui lui avait couté quelques pièces de trop que ce qu'elle aurait voulu vraiment, pour ne pas que le jeune homme, futur camarade semblerait-il, ne s'asseye dessus, le déchirant ou simplement le froissant par inadvertance.

Elle ne lui accordait pourtant pas un regard, non, pas un seul. Elle était curieuse, oui, certes, mais sentait son regard sur elle et n'aimait vraiment pas cela. Elle ne pouvait que faire en sorte, dans son atitude de faire ressortir toute l'hostilité qu'elle pouvait ressentir, qu'il comprenne enfin qu'elle n'avait aucune envie de discuter avec lui, strictement aucune. Mais d'un autre côté, cette résistance qu'il lui opposait était presque amusante si elle n'était pas aussi assez agaçante. Surtout son regard actuel d'ailleurs. Elle tourna ses yeux de la couleur de chocolat au lait vers lui, durant quelques secondes.

"Une chose en commun... bravo. Ajoutez à cela que nous sommes têtus tous les deux alors, et nous en auront deux."

Elle reporta son regard vers les eaux miroitantes, laissant ses jambes se ballotter sans les airs, pour ne pas avoir de crampe à rester là, assise sans bouger. Elle secoua la tête, haussant les épaules, ses longs cgeveux presque lâchés mouvant telle une vague presque brune sur ses épaules par ce simple mouvement.

"Je pars dans dix minutes, je tiens à vous prévenir, Messire...? Quand au fait d'ebarquer ensemble, ce n'est point encore tout à fait sûr. Et il faudrait déjà que nous nous supportions mutuellement, ce qui n'est pas gagné."

Un sourire ironique s'afficha sur son visage blanc. Ses longs cheveux blonds volaient un peu au vent. Il se coucha sur la caisse, offrant son corps aux rayons féroces du soleil, plaçant ses bras sous sa nuque. Maintenant, il n'avait plus qu'une vision du dos de la jeune femme. Ses jambes se balancer doucement, tapant contre la caisse de bois au rythme de sa respiration.

Il adorait ce soleil, et sa peau de blanc n'avait miraculeusement jamais subi les morsures de l'astre solaire. Jamais il n'avait au droit aux rougeurs douloureuses sur sa peau, qu'on nomme coups de soleil. Parce que le Soleil peut blesser?

Son regard azur se perdit dans le ciel éclatant, glissant sur les nuages blancs moutonneux. La jeune femme reprit la parole, lui annonçant d'une voix fière et implacable qu'elle partirait d'ici dans dix petites minutes, et que s'il voulait avoir une chance d'embarquer avec elle, ils fallaient déjà qu'ils s'accomodent l'un de l'autre.

Gabriel éclata d'un rire frais et cristallin, et se releva sur un coude. Il tourna la tête vers la jeune femme lui refaisant son sourire de chat abandonné:

"Mais je trouve que je vous supporte pas mal, personnellement..."

Il regarda les cheveux de la jeune femme, et prit une mèche entre ses longs doigts fins. Ils étaient magnifiques. Il la lâcha et lui demanda alors:

"D'où venez vous chere Inconnue Masquée...?"

Kylia se moquait pas mal de ce qu'il pouvait bien faire. Elle sortit une fiole de son sac de toile et l'agita devant ses yeux, laissant le soleil miroiter sur le liquide de couleur verte claire, un vert doux, semblables aux feuilles de menthe. Avec minutie, elle inspecta le liquide des yeux, y cherchant toute trace d'impureté. Mais il n'y en avait point, et elle eut un sourire satisfait. Si il avait été gâté, il lui aurait fallu plus qu'une bourse bien pleine pour en trouver encore et elle savait pertinemment qu'il était dur à trouver et facile à utiliser.

Elle fit ainsi avec chaque fiole dans son sac, variant les couleurs des liquides, de l'ambre clair au bleu azuré en passant par le noir profond, en plus ou moins en grande quantités et dont elle seule savait le secret. En vérité, elle essayait d'occulter le fait que le jeune homme était à ses côtés et allongé, apparemment. Chose qu'elle parvint à oublier jusqu'au moment ou il prit la parole, sa voix la ramenant sur terre, ou plutot sur la caisse de bois où elle était assise.

Elle se tourna alors vers lui, alors qu'il jouait avec une mèche de ses longs cheveux. Elle résista à la très forte envie d'éloigner brutalement sa main et ce fut de bonne augure puisqu'il la lâcha de lui même. Son regard se fit perçant alors que sa voix prenait un ton sarcastique, presque caustique même, parfaitement en accord avec son masque d'ailleurs.

"Vous m'apellez Inconnue Masquée... mais si je vous suis inconnue, alors pourquoi vouloir me faire dévoiler quelque chose sur moi? Inconnue m'ira très bien, puisque vous avez décidé de me nommer ainsi. D'ailleurs, je vous ai tout à l'heure laissé entendre que je ne connaissait même pas votre nom, ce à quoi vous n'avez daigné répondre, alors pourquoi en sauriez-vous plus sur moi que moi sur vous?"

Elle le détailla rapidement des yeux. Il était bien trop blanc pour son propre bien, mais cela signifiat que jamais il n'avait encore eu à subir les foudre du soleil levant en pleine mer, apparemment. Elle même se félicitait d'être issue d'un métissage qui, s'il n'était que peu apparent, la protégeait tout de même des malveillances solaires.

"Et je ne vous supporte pas, très cher. Je vous tolère. Il y a encore un précipice à franchir."

Elle était foncièrement hostile à tout rencontre, et Gabriel le sentit. Ce qui ne fit qu'accroitre encore plus son envie de la connaitre, même si les foudres du puissant Zeus devaient lui traverser le corps à chaque parole qu'elle prononcerait.

Il observa un long moment les fioles qu'elle manipulait. Un moment, il se demanda si elle était empoisonneuse, ou bien guérisseuse, ou encore un peu des deux. Visiblement, elle en avait tout un paquet dans son sac.

Gabriel étira ses bras au dessus de sa tête, et attacha ses longs cheveux blonds en un catogan bien serré. Il remit son col droit, et rattacha quelques lacets défaient aux poignets de sa chemise.

D'un ton ironique, il lui répondit alors:

"Bien, alors vous serez ma Chère Inconnue Masquée... Et si je puis faire quoique ce soit pour vous, n'hésitez pas..."

Il se tut un instant, et lui dit alors en toute franchise:

"Vous êtes quelqu'un de farouche et se peu aimable, mais particulièrement intéressante... Et c'est bien ce qui m'embête... Vous me faîtes perdre un temps considérable, mais je me sens fortement attiré par ce que vous pouvez cacher... Ah, les Dieux sont bien injustes de nos jours"

Il sauta de la caisse avec la souplesse d'un chat racé, et se tourna vers elle, en faisant une profonde révérence. Bon, il avait même son visage au niveau de ses bottes vu la hauteur de la caisse, et si elle décidait de lui décocher un bon coup de pied à ce moment là, le jeune homme pouvait être sûr que son faciès de Dandy allait être abimé...

Il releva les yeux, et lui sourit doucement:

"Gabriel Evans pour vous servir... Mercenaire au Nom de la Compagnie des Indes..."

Il l'avait cernée, du moins un peu, et c'était déjà un exploit à souligner. Mais elle avait horreur que l'on s'intéresse à elle, de cette manière au moins, mis à part cette sorte de célébritée acquise aurpès des pirates après les premiers jours de sa vengeance pour la mort de son frère. Là, elle prenait plaisir à attirer les regards et les commentaires. Mais c'était tout à fait différent lorsqu'il ne s'agissait pas de cette gande de chiens galeux qu'étaient cette vermine de pirates. Malgré tout, elle lança un regard presque sympathique au jeune homme.

"Vous ne perdez votre temps, mon cher, que parce que vous le voulez bien, je ne fais rien de plus qu'être moi et vous ne faites rien d'autre que démontrer un intérêt qui s'il n'est pas inconvenant, n'est pas plaisant, à mon égard. Quand à l'injustice des dieux... il semblerait que de tous temps, les hommes l'ont récriée et qu'il en sera ainsi pour longtemps."

Kylia éclata de rire, vraiment. La révérence.... et quelle révérance! Elle les avait en horreur, car elles étaient trop proches de ce qu'elle était, avant, une dame de cour qui connaissait toutes les révérences, celles envers un plus connu, envers un roi, envers un égal, envers quelqu'un juste en dessous de vou, le port de tête condescendant, envers un hôte, les révérences ironiques... Elle les avait toutes apprises par coeur, durement répétées durant de longues heures de torture, alors que son frère, son Kyle, écumait déjà l'océan sur les navires marchands de leur père. Cependant, celle du jeune Gabriel était simplement amicale, et elle n'avait même pas envie de le frapper comme aurait sans aucun doute pu le faire à ce même instant.

"Gabriel? Un nom d'ange, pour lequel je devine un être attiré par la richesse et qui tiens à s'assurer une vie confortable, où l'argent reste le principal dominant, un petit diablotin en somme..."

Elle se laissa tomber avec grace au sol,le tissu arabe virevoltant doucement autour d'elle, ses cheveux cascadant sur ses épaules, puis s'inclina en avant avec la force de l'habitude en une simple révérence assez distinguée, cependant, pour faire honeur à son interlocuteur. Elle avait gardé les yeux levés cependant, signe de sa méfiance.

"Kyliana "La Dame au Masque" Astaroth, membre de la Compagnie des Indes Orientales, enchantée de faire votre connaissance."

Son ton était calme et respectueux, un miracle...

Gabriel sourit doucement quand Kylia lui dressa son rapide portrait. Oui, il portait le nom d'Ange, mais n'en avait aucune vertu. Le seul point sur lequel il n'était pas d'accord, c'était son gout prononcé pour l'argent, qu'elle lui attribuait:

"L'argent est certes ma priorité pour le moment... Il faut bien vivre, et les temps sont un peu durs... Mais j'ai d'autres buts dans ma vie, plus importants que l'argent... Ne connaissez vous pas les plaisirs de l'amour et de la liberté, ma chère amie?"

***Mes amants en tout cas m'en réclament beaucoup***

Pensa t il en soupirant. Un jour, il serait vraiment sur la paille à cause d'eux...

Kylia sauta de la caisse. La délicate révérence que lui accorda la jeune femme suprit étonnament Gabriel. Les gueuses ne savaient pas se comporter ainsi. Mlle Kylia était t elle donc une jeune fille 'bien comme il faut'?

Il l'examina de plus près, d'un oeil expert et discret. Ses cheveux étaient propres, elle était bien mise, sa peau sentait bon le savon, et elle était capable de faire une révérence correcte, et même plus que cela.

Le jeune homme sourit, et l'interrogea du regard:

"Me tromperais je si j'affirmais que vous n'êtes pas fille d'un paysan...? Vous êtes bien trop distinguée pour faire partie du peuple... "

Ses yeux pétillaient de curiosité. Mille questions brulaient ses lèvres, mais il se retint de trop lui en demander...

Les plaisirs de l'amour? Ils lui étaient certes terriblement inconnus, mis à part les récits des exploits de son frère, semblerait-il assez doué dans ce domaine là. Mais le jeune homme en face d'elle n'avait point besoin d'en avoir connaissance. En revanche, les plaisirs de la liberté, elle en profitait largement depuis près de deux ans et comprenait sans peine ce qu'il pouvaient offrir et attirer chez ceux qui y succombent, quelle qu'en soit la cause.

"Vous portez attention à l'arent présentement pour jouir plus tard d'un confort plus qu'agréable? Que voilà une bien belle philosophie, messire Gabriel, mais j'espère que l'avidités des personnes à qui sont destinées vos 'attentions' ne se montrent pas d'une trop grande avidité, faute de quoi il vous faudra écumer les mers au service d'autres durant de longues années pour les contenter!"

Le regard du mercenaire sur elle lui déplaisiat. Elle avait l'impression de subir un examen et c'était pour cela qu'elle bénissait le port du masque, dont elle était parfaitement habituée à présent. Son regard cependant suivait tous les mouvements de Gabriel, se demandant à quoi il pouvait bien penser.
Quoique... finalment, elle préférait sans hésitations ne pas le savoir, quoique quelque chose dans l'attitude ou les manières du jeune homme lui assurait que de ce côté là elle n'avait rien à craindre.

La question vint alors, et elle haussa un sourcil, interrogateur, derrière le masque blanc. Comment avait-il pu, si vite, en arriver à une telle conclusion? Ce pouvait-être par ses vêtements, ou bien sa révérence. Or s'il s'agissait de sa révérence, c'était forcément qu'il savait les distinguer lui aussi, ne serait-ce que de visu. Et s'il savait les distinguer alors...

"Ne souhaitez-vous pas, en plus, une copie sur velin de mon arbre généalogique?! Non, je ne suis point une fille de paysan, pas plus que vous ne l'êtes d'ailleurs, Messire Evans!"

Son regard s'était fait polaire, elle n'avait aucune, strictement aucune envie de parler de sa famille ou de ses origines, encore moins avec un mercenaire, qui plus est un inconnu, qui plus est un probable issu de la noblesse anglaise -qu'elle soit noblesse de cour ou noblesse de commerçe- car il pourrait faire la relation entre elle et son géniteur.... Ce qu'elle voulait à tous prix éviter. Mais lui.... il l'intriguait particulièrement, alors que son patronyme, Evans, lui était inconnu. Mais si, comme elle le devinait, elle avait riason, alors il lui serait facile de savoir de quelle famille il venait... et de dire merci aux leçons ardentes de sa gouvernante.

Son regard se fit plus sombre, et il baissa la tête, contemplant distraitement le sol trempé par les embruns de la mer... Du bout du pied, il creusa un sillon entre des graviers humides, salissant ses bottes. Dans un souffle il lui dit alors, un lèger sourire ironique au coin des lèvres:

"J'ai l'impression que je ne suis plus le seul clandestin ici, voulant fuir quelque chose, n'est ce pas?"

Ses grands yeux azur plongèrent dans ceux de son interlocutrice masquée. Oui, il le sentait qu'elle était comme lui... Il pensa qu'il était fort dommage qu'elle porte un masque... Elle devait avoir un aimable visage...

"Bien, si nous allions voir ce fameux Capitaine Truchot... J'ai hâte de naviguer..."

*et de rencontrer de nouveaux mousses, jeunes et innocents* pensa t il en souriant. Sa voix était de nouveau plus enjouée, il avait chassé ses idées noires, concernant son passé, considérant que de toute façons, personne ne le retrouverait ici..; Il avait changé d'apparence, de nom, de profession, et puis, le Pacifique, était vaste, extrement vaste.

Il tendit son bras à la jeune femme, lui proposant de l'accompagner, en toute cordialité...

Elle vit bien qu'elle avait touché juste, mais à son attitude, toute envie d'en savoir plus sur lui s'envola. Kylia avait beau être mordante, elle n'était pas non plus du genre à chercher les ennuis à tous les coins de rues, et elle n'aimait pas se faire d'ennemis. Il avait son secret, elle avait le sien, et elle avait l'intime conviction qu'il ne trahirait pas le sien, donc elle ne le ferait pas non plus, n'est-ce pas? Un prêté pour un rendu, ou bien tout comme... après tout les bons comptes font les bons amis, non?

Fuir... Non, elle ne fuyait pas vraiment. C'était plutôt qu'elle avait décidé que tout était de la faute de son géniteur et qu'il ne méritait que son départ, puisqu'il ne faisait rien pour l'aider elle ne ferait rien pour lui non plus, et puisqu'il n'avait rien fait pour venger Kyle, elle le ferait elle, tournant le dos à sa vie bien tracée. Ce n'était pas vraiment une fuite, si? Peut-être... tout dépendait en réalité de notre propre façon de voir.

"J'ai hate, moi aussi, bien que le personnage m'intrigue plus que son navire. Allons-y, messire!"

Pour la seule fois depuis le début de cette si aimable conversation, elle n'était absolument pas hostile, ni dans son ton, ni dans son regard, ni dans son attitude, quoi qu'elle continuait de réserver son jugement sur le jeune homme. L'avenir lui dirait si elle pouvait réellement forger un lien amical, mais jusque là se supporter sans annicroches semblait potentiellement souhaitable.

Elle prit le bras que Gabriel lui offrait, ses gestes trahissant peut-être un peu son éducation mais pour l'instant, elle s'en fichait pas mal. Ses sandales d'un genre arabe -comme le reste de sa tenue d'ailleurs- claquant doucement contre le sol. Tous ses biens et possessions étaient dans son sac -quelques vêtements, mais fort peu, sa bourse, se spoisons, son arme et quelque spetites choses encore- et ils allaient embarquer sur un navire... interessant, comme avenir, n'est-ce pas?

Doucement, il l'accompagna à travers les quais. Quel couple atypique... Un mercenaire homosexuel et une Lady Poison... Les gras marchands, éventés par de magnifiques jeunes hommes noirs, s'arrêtaient dans leurs inventaires pour les regarder passer.

Gabriel en joua, lançant des regards provoquants à tous ces messieurs à l'embonpoints surdimensionnés, mais reportant plus son attention sur leurs jeunes esclaves, passant sa langue sur ses lèvres fines, qui s'étiraient dans un sourire plus que pervers... Il adorait tout ce qui était un tant soit peu exotique. La chair brune et sucrée glissant sous ses doigts blancs, excitait son appétit de séducteur.

Le jeune homme capta cependant un coup d'oeil hostile de la jeune femme, et avec un sourire complaisant, il lui murmura à l'oreille:

"Pardonnez mes agissements chère amie... Mais je resiste à tout, sauf à la tentation..."

Il joua de nouveau avec une mèche de cheveux de la jeune femme, prenant plaisir à la taquiner. Il aimait particulièrement son caractère farouche, et sa répartie cinglante... Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas autant amusé dans des joutes verbales de ce style.

Gabriel délivra la petite mèche avant même qu'elle ne put protester... Ils étaient arrivés devant le navire du Capitaine Truchot...

Un drôle de couple, c'était le moins qu'ils puissent dire... Un jeune homme angélique et mercenaire au style le plus passe partout avec une jeune fille farouche, habillée d'un style arabe et masquée! Les marchands les regardaient, et Kylia se faisait une joie de leur réserver son regard le plus condescendant possible, c'est à dire, celui qui vous faisait sentir un millier de fois plus bas que terre. Elle capta alors le regard de prédateur que lançait son compagnon de marche aux beaux esclaves noirs qui éventaient les marchands et lui réserva un regard assez explicite sur ce qu'elle en pensait. Un peu de tenu, tout de même, non?!
Bien qu'ils soient assez bien faits, ces esclaves... elle le comprenait, d'un certain côté. Et cela expliquait aussi pourquoi elle sentait bien depuis le début qu'il n'était pas interessé par elle, et c'était véritablement mieux.

Cependant le fait de lui murmurer à l'oreille de telles paroles, qui la firent très légèrement frissonner, imperceptiblement, la fit sourire derrière son masque. Un proverbe bien connu lui vint à l'esprit, il était particulièrement bien adapté à la situation semblait-il.

"Ne dit-on pas que 'le meilleur moyen de résister à la tentation est encore d'y succomber'? Soyez simplement moins prédateur, vous allez les effrayer, avec votre regard d'aigle fondant sur une proie, mon cher."

Elle ne faisait que donner un conseil sur un ton comme toujours distant. C'est alors qu'il recommença à jouer avec une mèche de ses cheveux. Mais que leur voulait-il à ses cheveux? Ils étaient banals!! Elle allait lui répliquer vertement, plus vertement encore qu'avant, quand il cessa et elle vit qu'ils étaient déjà arrivés. Elle relâcha alors le bras du jeune homme.

Le jeune homme fronça les sourcils à la remarque de sa collègue... Il lui fit de nouveau son regard de pauvre petit minou abandonné, et lui demanda alors:
"Vraiment? Vous trouvez que j'ai un regard de rapace..."

Il croisa les bras sur sa poitrine en boudant...

"Bouuuuh, je suis vexé..."

Bon, visiblement son petit jeu ne marchait pas plus que ça avec Kylia... Enfin, il n'avait pas spécialement le moyen de le savoir à cause de son masque. Une question lui traversa l'esprit, et ses lèvres ne purent la retenir:

"Est ce que toute les personnes qui ont un jour vu votre visage sont morts maintenant?"

Il plaqua vivement les mains sur sa bouche et se mit à rougir avec violence. Il n'avait pas l'habitude de parler aussi franchement, mais là, c'était trop tentant...

Il sentait que la jeune femme n'avait pas apprécié la question, et le mercenaire s'éloigna d'elle le plus vite possible, grimpant sur le Navire de Truchot en riant...

Au moins, enfin, sauf si elle en avait le culot, elle ne pourrait pas le blesser devant leur nouveau patron...

Kylia n'était pas le moins du monde émue par le regard de chaton abanodonné qu'il lui lança, au contraire, elle trouvait ça presque pathétique et pitoyyable. Cependant, la remarque du mercenaire lui déplut énormément, elle se raidit et ses yeux lancèrent d'un coup comme une multitude d'éclairs de colère. De quel droit voulait-il savoir cela? Il voulait peut-être le lui enlever ou quoi?

Le pire, était que ceux qui avaient vu son vrai visage étaient encore en vie... puisque cela faisait près de deux ans qu'elle ne l'avait pas retiré vraiment. Et tous ceux qu'elle avait tué n'avaient pu contempler que le blanc glacé de son masque comme dernière vision avant de remettre leurs âmes à Dieu. Mais elle supposait que ce devait être étrange, de parler à quelsqu'un qui portait un masque sans arrêt...

Se demandant ce qui serait le plus pratique, c'est-à-dire entre lui envoyer sa dague dans le dos ou bien lui déchirer le torse avec son gant orné de griffes, elle sauta par-dessus le bastingage avec la force de l'habitude, toujours dans son dilemne intérieur. Mais elle n'allait pas le blesser devant leur probable futur capitaine, n'est-ce pas? Non, elle attendrait qu'il aie le dos tourné.... Oui, excellente idée.

"Attendez que je vous attrape, Messire Gabriel, et vous verrez bien s'ils sont morts ou s'ils sont toujours en vie!"

Elle n'avait cependant pas vu un marin avertir le capitaine qu'ils étaient sur le bateau...

Avec un désespoir résigné, le capitaine Truchot avait fini par s'enfermer dans sa cabine, ne tolérant d'être dérangé que lorsque la situation était suffisamment importante à son goût. Ce qui, en vérité, arrivait bien peu souvent. Jusqu'à ce qu'un jour, un mousse entre en trombe sans même savoir s'il en avait le droit ou non. Ce qui mit Guillaume de fort méchante humeur. Ce qui ne s'arrangea pas quand il apprit que deux inconnus se promenaient sur son bateau. Renvoyant le mousse, il arrangea quelque peu sa tenue qui s'était faite un peu débraillée, puisqu'il ne sortait tout de même pas. Une fois enfin présentable, il sortit, parcourant le pont d'un pas rapide. Jusqu'à ce qu'il tombe sur les deux inconnus en question. Deux jeunes gens, un homme et une femme. Se plantant devant eux, l'air impassible, il attendit d'avoir leur attention pour se mettre à parler.

"Capitaine Truchot, pour vous servir... Puis-je savoir quel bon vent vous ammène sur mon bateau?"

Parce que là, si ça n'était pas pour du recrutement, il sentait qu'il faudrait astiquer le pont et que l'on pourrait nourrir les requins...

Kylia sentit immédiatement en changement dans l'atmosphère et se calma aussitôt. Elle connaissait ce genre d'ambiance, c'était la colère de quelqu'un qui était tellement forte qu'elle remplissait l'atmosphère, et dans ce genre de cas, il valait toujours mieux se tenir coi et essayer de ne plus se discréditer aux yeux de cette personne.

Elle se tourna pour lui faire face et reconnut immédiatement le Cap'tain Truchot, elle l'avait vu sur les divers avis de recrutement qu'elle avait parcouru. Alors c'était lui son futur capitaine? Il avait l'air passablement.... d'une humeur exécrable et apparemment leur entrée assez originale n'avait en rien amélioré cette mauvaise humeur. Ohoh... un mauvais, très mauvais départ alors...

Le regardant droit dans les yeux, elle fit cependant une révérence légère, qui la mettait en valeu, mais surtout totalement amicale, pour calmer un peu le jeu, avant de parler.

"Enchantée, Cap'tain Truchot... Je suis Kylia Astaroth, venue pour le recrutement avec mon... ami... Gabriel Evans."

Elle n'avait aucune intention de servir de repas aux poissons et autres monstres marins du coin...

Le comportement enfantin de Gabriel glissa sur lui, se fabriquant immédiatement une peau neuve, celle d'un homme sûr de lui, solide, et efficace. Son visage se fit plus grave, malgré ce petit sourire qui restait inscrit sur ses lèvres. Il se tourna lentement, pour se retrouver face à face avec un homme presque aussi grand que lui.

Un frisson glacial lui parcourut l'échine...

***Brrr... Amical le Capitaine Truchot***

Kylia prit la parole en première, après lui avoir adressé une délicate révérence. Gabriel se retint de rire au changement soudain d'attitude de la jeune femme, lui pardonnant en même temps le fait qu'elle l'ai présenté. Gabriel avait généralement horreur qu'on fasse quelque chose à sa place.

Il plia l'échine, et s'adressa au Capitaine Truchot, un charmant sourire au lèvres, un de ses sourires qu'abordaient la plupart du temps les hypocrites de la Cour, mais qui signifait plus chez Mister Evans, qu'il était réellement ravie d'avoir trouvé un boss...

"Gabriel Evans, mercenaire à la solde de la CIO. Monsieur de Saint Caast m'envoie... Il m'a dit que vous manquiez de bras..."

Le mercenaire se tenait droit, élégant, les mains derrière le dos, attendant une phrase du Capitaine...

Guillaume se calma quelque peu lorsqu'il apprit que les deux jeunes gens étaient là pour le recrutement. Bon, tâchons de se renseigner sur ce qu'ils savent faire avec de les renvoyer sur les quais avec un coup de pieds aux fesses. Les jugeant du regard, il haussa légèrement un sourcil, se retrouvant face au masque de la jeune fille. Impossible de juger de son âge. Gabriel devait avoir aux environs de vingt-cinq ans. Mais Kylia... Tout d'abord, il se tourna vers le jeune homme, à qui il adressa un petit signe de tête.

"Si c'est Monsieur Saint-Caast qui vous envoie, je lui fais confiance. Mais vous, mademoiselle, pourriez-vous retirer votre masque, je vous prie?"

Parce qu'il voulait se faire une idée de son caractère. Et sans voir son visage, c'était totalement impossible.

Kylia eut une grimace derrière son masque. Il la jaugeait du regard. Sûrement pour se faire une idée de qui elle était et de son âge, pour en savoir plus sans rien demander. Heurement, elle portait ce masque blanc qui la cachait aux yeux du monde.... la joie de la jeune fille ne durant cependant que quelques minutes, puisqu'elle eut l'infortune d'entendre la demande du Cap'tain. Qu'elle retire son masque. C'était d'ailleurs plus un ordre qu'une demande, malgré la formule de politesse à la fin de sa phrase. Elle hésita, mais elle avait absolument besoin d'être engagée sur ce bateau.

"Naturellement, Cap'tain."

Elle porta la main à son masque, juste devant, et l'autre derrère ses cheveux, sous la masse qu'ils formaient, délia le mince ruban couleur chocolat et enleva le masque en douceur, dévoilant ses traits fins et doux, sa peau un peu basanée, comme le reste de son corps, une bouche vermeille, ses jolies pomettes, bref, son visage naturellement aristocratique mais qui dénotait d'une mâturité effrayante ancrée dans chacun de ses traits. Elle lança un coup d'oeil à Gabriel, attendant sa réaction. Quelque part, il était dommage qu'il soit de l'autre bord, bel homme et aussi bien fait qu'il était...

"Voilà, Cap'tain. Que pensez-vous de moi? Suis-je apte à être engagée sur ce bateau, sur votre bateau?"

Elle attendait son avis, anxieuse et bien un peu mal à l'aise de ne pas porter son masque, mais cela elle le cachait parfaitement.

*Cette jeune fille est à croquer*

Ce furent les premières pensées qui traversèrent l'esprit de Gabriel. Ami de la beauté, il restait subjugué par ce charme qui émanait de la jeune femme. Une vraie lionne cachée dans un costume de fleur. C'était ce qu'elle était.

Elle semblait visiblement gênée de ne pas porter son masque, et le mercenaire cessa de la dévisager, se contentant bêtement de regarder ses pieds.

Il se mit néanmoins à rire doucement, se disant que finalement, il n'allait pas mourir (ou du moins, pas encore) pour avoir vu son visage de poupée. Par contre, elle ressemblait fortement à quelqu'un qu'il avait connu dans le passé. Mais c'était un homme. Il fronça les sourcils un instant, se concentra sur les planches, comme pour faire ressurgir d'anciens souvenirs. Il n'arrivait pas à visualiser correctement les traits du jeune homme... Un blocage...

Gabriel leva de nouveau la tête, mais vers le Capitaine, et lui demanda alors poliment:

"Sommes nous engagés, ou devons nous faire nos preuves?"

Guillaume fut quelque peu surpris par l'allure de la jeune femme. Elle lui rappelait une de ces poupées de porcelaine que l'on conserve sur une étagère. Mais elle semblait robuste, heureusement. Hochant légèrement la tête, il lui signifia qu'elle pouvait remettre son masque si elle le désirait.

"Vous m'avez l'air tout à fait apte."

Puis, se tournant vers le jeune Gabriel qui lui avait posé une question, il lui répondit calmement, sa mauvaise humeur définitivement passée.

"Eh bien commencez par me dire les postes que vous souhaitez occuper. Les plus importants sont toujours à prendre, excepté celui de second. Quant à d'éventuelles preuves, ma foi, je verrais bien lorsque nous prendrons la mer!"

Restait à espérer qu'un de ces deux jeunes gens puisse pourvoir au poste de pilote. Pas qu'il ne puisse le faire lui-même, mais il ne pouvait faire plusieurs choses en même temps. Soudain, tiltant sur un détail, il se tourna vers Kylia en désignant son haut d'un vague signe de la main.

"Je ne saurais que vous conseiller de porter des hauts un peu plus... décents. Comme vous vous en doutez, les marins ne sont pas des enfants de choeurs, aussi disciplinés soient-ils."

Kylia remit son masque en vitesse, non sans lancer un regard noir à Gabriel qui s'était mis à rire après l'avoir détailler de haut en bas du regard. Ce qui était plus impressionnant que quand elle avait son masque puisque tous ses traits se contractaient dangereusement durant quelques secondes, temps qu'il lui falait pour nouer le ruban et réajuster le masque blanc sur son visage, qu'elle fit avec habileté.

Soulagée d'être embauchée, Kylia relâcha un peu la tension accumulée sur ses épaules et mit sa main sur sa sorte de sacoche en toile, réfléchissant. Les postes importants étaient encore à pouvroir? Elle savait la base de tous les postes mais quand à avoir le choix, autant se montrer judicieuse, n'est-ce pas?

"Si cela ne gène pas Gabriel, je souhaiterais être à la barre, Cap'tain. Je sais lire ma direction dans le ciel et les étoiles, et n'ai aucun problème d'orientation."

Bien sûr, elle ne voulait pas priver Gabriel d'un bon poste, même s'il l'agaçait copieusement, mais elle aurait véritablement bien aimé être derrière la barre.

La remarque faite sur son haut la fit rougir derrière le masque, mais elle comprenait parfaitement. A vrai dire, cela l'avait effleurée mais pour se promener sur les quais, séduire les pirates et les tuer ensuite, elle n'avait jamais eu à se plaindre de cela. Il lui faudrait probablement faire plus attention à présent à ce qu'elle portait.... Et donc renouveler un peu ses vêtements.

"Ne vous inquiétez pas, Cap'tain, je connais les marins et je ne les laisserait pas présumer de mes intentions."

Elle se demandait toujours comment se venger doucement de abriel quand l'idée lui vint. Pourquoi ne pas lui demander de l'accompagner à la recherche de vêtements qui feraient l'affaire? Oui, elle le lui proposerait... un peu après.