Jour de marché !!!

Karim avait laissé le navire à Alucard, en lui précisant bien qu'il était libre de le rejoindre quand bon lui semblerait, sa destination étant loin d'être un secret pour son équipage. Karim, habillé en aristocrate du monde pour l'occasion ( mais portant tout même rapière au côté et pistolets à la ceinture ), se rendait au marché aux esclaves, comme à chaque fois qu'il faisait relâche dans un port du continent. Karim n'avait pas tout à fait dépouillé le gentilhomme, et sous ses dehors de pirate sans foi ni loi, il gardait une espèce de noblesse de coeur et des principes humains inébranlables. Il se battait ( il s'était toujours battu ) pour la Liberté en tant que valeur -c'était d'ailleurs ce qui l'avait pousé à se faire flibustier- et si il y avait bien une chose qu'il avait en horreur, outre la religion, c'était l'esclavage. Alors à chaque fois qu'il le pouvait, il se rendait aux marchés, et achetait un homme à contre coeur, pour ensuite le libérer et lui offrir une place sur son navire. Soit l'affranchi acceptait, soit il refusait, mais dans les deux cas, Karim le laissait libre. C'était aussi pour cela qu'il quittait ses atours de forban : libertin, mais pas stupide, il savait très bien que s'il dévoilait immédiatement son identité aux esclaves qu'ils libéraient, et que ceux-ci refusaient l'enrôlement, ils pouvaient out aussi bien aller le vendre à Compagnie des Indes. Aussi ne révélait-il son nom et sa situation qu'une fois le contrat signé...

Ce jour là, il était arrivé de bonne heure, et il n'y avait pas encore grand monde sur la place. Là haut, sur l'estrade, on avait amené un jeune garçon -un gamin, presque !-, à la peau sombre et aux yeux verts farouches. Karim n'hésita pas. Surmontant sa répugnance, il leva la main pour se poser en tant qu'acquéreur...

"Je prends pour 20 doublons !" Cria-t-il. Autant mettre le prix fort dès le départ, cela dissuaderait sans doute beaucoup de monde.

Fumi arriva bien derrière Nathaël, ce dernier avait été prévenu qu'il ne devait pas essayer d'approcher la jeune femme, non pas que la corsaire n'avait pas confience mais à cause de la phobie de la jeune femme. Le corsaire marchait donc à une distance raisonnable. Il avait été également prévenu du mutisme de celle ci afin d'éviter d'attendre une réponse qui n'arriverai probablement jamais

Fumi avait été surprise d'ailleur de savoir qu'une mission telle lui était confiée alors qu'elle était normalement chargé de l'intendance du bateau. Maintenant elle connaissait trois personnes ce qui était trop pour elle. Mais la corsaire avait eut un sourire étrange en formant les équipes et elle avait bein vu que Nathaël ne savait même pas qu'elle existait (elle avait tout fait pour ça mais bon)

Ils arrivèrent donc au marché avec pour mission d'acheter un esclave. Fumi avait été chargée de garder l'argent alors que Nathaël s'occupait de l'enchère. Elle vit assez vite ce que la corsaire voulu dire et regarda de loin Nathaël en se demandant si tout allait bien se passer car elle et la bagarre...

Selena était arrivée quelques heures auparavant. Elle était déscendue du navire marchant tout aussi discrètmenet qu'elle ne l'était montée. Durant son long voyage en mer, elle avait eu l'occasion d'entendre parler les matelots de pirates et autres flibustiers et semblaient être assez effrayés à l'idée d'en croiser un. C'est en les entendant discuter ainsi que la jeune femme prit la descision de se faire enroler dans ce domaine, chose qui n'allait pas être facile à en juger l'image qu'avait les femmes à bord d'un bateau.

Où était-elle ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de demander la destination de cette croisière improvisée au capitaine, surtout que son embarquement avait été des plus illégal.

Elle avait essayé de trouver des indices dans l'excitation du port quant à l'endroit où elle avait posé le pied, mais finit finalement par interoger un marrin de passage. Celui-ci se fit un plaisir de lui répondre avec un regard salace et une main un peu trop baladeuse. A ce geste, Selena comprit qu'elle devait définitivement trouver une parade pour pouvoir suivre le cours de ses projets. Après tout, ça ne devait pas etre si difficile d'être un homme...

Elle attrappa alors la valise d'un homme d'une trentaine d'année qui semblait avoir à peut près la même taille qu'elle et s'enfuit en courant jusqu'à une petite ruelle. Elle se changea une fois s'être assurée qu'elle n'était pas suivie et rangea sa robe et ses bijoux dans la petite valise.

Certe, elle était habillée à présent comme un homme, ressemblait presque à un homme si ça n'avait été ses gestes bien trop délicats et précieux, mais devenir un homme, ça s'apprenait...

Elle se dirigea vers un endroit où il semblait y avoir pas mal d'agitation. Heureusement pour elle, son doigté expert réussit à voler quelques bourses bien pleines. Un peu plus loin, des hommes semblaient se battre sur une enchère et la jeune femme s'avança dans cette direction. En voyant pour quoi il se battait, son coeur fit un bon dans sa poitrine alors que son estomac se nouait. Ce n'était pas du bétail qui était vendu, mais un jeune homme.

Sans même savoir combien elle avait récupérer dans les bourses, elle prit sa voie la plus basse et cria légèrement

- 30 doublons, j'en donne 30 doublons

Elle regarda ensuite à droite et à gauche. Quelques visages s'étaient tournés vers elle. Elle en profita pour observer le plus possible les hommes présent et imita leur posture. Personne ne semblait se douter qu'elle était une jeune demoiselle, mais probablement la prenait-il pour un jeune homme légèrement maniéré et nouvelement débarqué.

Alucard avait tout d'abord décidé de rester sur le bateau. Seulement, il y tournait en rond sans savoir quoi faire. Alors il avait décidé d'aller retrouver son capitaine à terre. Seulement, à peine arrivé dans une ruelle un peu moins fréquentée, il se fit agresser, sans doute pour la prime qui avait été mise sur sa tête. Heureusement, il s'en sortit avec une égratignure le long du bras. En attendant, il avait tué son agresseur... Mais il ne l'avait pas fait exprès! Alors, pour passer inaperçu, il lui vola ses vêtements et sa perruque.

Ainsi, le jeune Alucard Truchot, pirate aux cheveux blancs, se retrouva gentilhomme aux longs cheveux noirs bouclés. Il se rendit alors tranquillement sur le marché aux esclaves, où il entendit Karim enchérir. Seulement, d'autres enchérirent après lui. Aussi, il décida de s'en mêler. Parce que tant qu'à faire, il avait également prit sa bourse à son agresseur.

"Quarante doublons!"

La seule chose qu'il espérait, ça serait que son capitaine aie reconnu sa voix. Sans quoi, il était mal barré.

Selena, bien qu'ayant des allures d'hommes, n'en restait pas moins une femme sensible et après tout, elle n'allait pas commencer à être aussi barbare qu'eux sous pretexte qu'elle voulait se faire enroler.

Elle glissa ses doigts et attrappa discretement la bourse d'un homme. Certe, elle n'allait toujours pas très loin et il lui manquait encore quelques "pièces" pour pouvoir enchérir, mais à quoi bon ? Elle se débrouillerait pour avoir la somme rapidement. Avec le monde qu'il y avait autour d'elle, ça irait assez rapidement.

Elle se décalla légèrement sur sa gauche et reprit de sa voie la plus grave possible

- 41 doublons

Elle préférait monter lentement les enchères, cela lui laissait le temps de faire encore quelques vestons de plus. Alors que les bourses des hommes s'alégeait, ses poches se remplissaient rapidement.

Elle se baissa alors rapidement et ouvrit le sac qu'elle avait volé un peu plus tôt et y plaça, à coté de sa robe, les doublons qu'elle avait dérobé. Elle avait de quoi monter un peu plus haut, mais elle ne pourrait décemment pas voler tout les hommes présents...

Eh bien ! Lui qui pensait régler rapidement cette affaire ! Deux acquéreurs potentiels s'étaient mis de la partie à sa suite, promettant les doublons et regardant avidement le jeune homme, là haut, sur l'estrade, qu'on venait de deshabiller de force. Karim jeta un coup d'oeil circulaire autour de lui : son premier rival, un jeune homme pâle aux yeux froids et aux manières d'homme de guerre s'était rapproché de lui, et le regardait de travers en lorgnant sur ses armes. Karim lui rendit son sourire, avec ce mélange d'ironie froide et d'aimable condescance qu'il ne réservait qu'aux freluquets arrogants, et allait lever la main pour surenchérir lorsqu'une jeune voix bien connue retentit sur la place.

C'était Alucard, sorti d'on ne sait où, qui venait de mettre la mise à 40 doublons. On l'avait bousculé, Astarloa l'avait reconnu à son juron de novice, ainsi qu'à la perruque dont il s'était affublé, et qui avait légèrement glissé, laissant s'échapper quelques mèches blanches.

"45 doublons ! Et 10 de plus si vous lui rendez sa chemise !" Gronda Karim d'une voix forte, dont on sentait qu'elle était habituée à lancer des ordres à travers l'ouragan.

Il jeta un nouveau coup d'oeil à ses voisins. Le jeune homme narquois qu'il avait déjà aperçu, un jeune cavalier encore plus fluet qu'Alucard ( et qui l'intrigua par la finesse de son visage et sa voix exagérément rauque ), et enfin Alucard lui même, qui venait de le rejoindre.

"Fait attention, lui souffla-t-il en arabe, sa langue maternelle dont il lui avait appris les rudiments et qui était le signe de ralliements des hommes de l'Aïcha, le gars d'à côté nous regarde, et c'est tout sauf un bon bourgeois..."

Fumi avait été séparée du corsaire avec qui elle était en équipe et cela ne la génait pas, regardant les enchères de loin, maintenant le prix prévu était de 55 doublons. Elle pronça quelqe peu les sourcils, se demandant quand bien pourquoi tant de monde s'arrachait cet esclave. Mais la jeune muette avait remarqué un détail interessant, une femme était parmis les acheteurs, elle l'avait reconnu à ses genstes et à son visage plus fin qu'un homme et surtout car elle n'avait éprouvé aucune crainte devant elle alors qu'elle en éprouvbait pour tous les autres hommes présents. Cette femme était étrange car elle avait une tendance à...oui elle volait. Fumi eut un très mince sourire, après tout, une femme qui volait aux homme, elle n'allait pas la dénoncer, qu'elle soit amie ou ennemie d'ailleurs...

Elle attendit que le corsaire continu de faire monter les enchères, sachant très bien de combien ils disposaient. Mais un homme voulu l'aborder

"Bonjour chère demoiselle, voudriez vous faire un brin de causette avec moi?"

Fumi se retourna vivement vers l'homme qui l'avait abordé et avant qu'il n'ai pu poser une autre question, elle s'était déjà enfuie vers un autre poste d'observation, d'où elle voyait mieux l'esclave

*On dirait pas qu'il a quelque chose de spécial pourtant, il est plutot banal*

Elle le prit en pitié, avec sa mine pitoyable et les gens qui se bataient pour lui. elle souhaita alors de tout son coeur que ce soit son équipier corsaire qui remporte l'enchère...

Alucard fit la moue en entendant quelqu'un proposer soixante doublons. Les enchères commençaient à fort monter... Mais, à part son capitaine, il ne laisserait pas quelqu'un d'autre avoir ce jeune homme.

"Quatre-vingt doublons!"

Comparé à sa première intervention, il avait doublé la mise. Mais bon... Ca en valait la peine. Et puis, il avait largement de quoi payer! Seulement, il se rendit compte qu'il n'avait même pas encore prit le temps d'observer le jeune homme. Il était plutôt mignon... Bien proportionné, l'air solide. Il les valait, ces quatre-vingt doublons. Restait plus qu'à espérer que les enchères ne montent plus.

Se penchant un peu vers Karim, il prit la parole en arabe, à voix basse, ne tenant pas à ce qu'il soit compris de quelqu'un d'autre.

"Surveillez vos poches, le jeune homme a vos côtés vos a déjà volé..."

La mise était vraiment montée rapidement, un peu trop rapidement. Selena cherchait une solution alors que celle-ci en faite n'était pas si loin d'elle.

L'homme qui venait de miser devait probablement avoir les moyens de le faire, elle ne s'attaquait simplement pas aux bonnes personnes : Prendre les doublons à la source, voilà la meilleure des solutions.

Elle s'était rapproché de l'homme en question, celui-ci sortait du lot à travers tout les bourgeois et gentilhommes présent sur la place. Sa peau, ses cheveux, tout indiquait qu'il n'était pas plus d'ici qu'elle-même ne l'était.

La jeune femme se mit à sourire en l'observant, puis sembla reprendre ses esprit

* Un homme, tu es un homme, ne l'oublie pas*

Elle se redrassa, tentant de s'aggrandire le plus possible, tout en lorgnant sur la bourse bien remplie de l'homme.

Le seul problème c'est que lui même semblait l'observer du coin de l'oeil. Il fallait donc user de la plus grande discretion possible surtout que celui-ci venait de se faire voler quelques pièce par un jeune pickpocket, un amateur à en voir sa technique.

Alors, elle s'approcha de l'homme en question, utilisant une démarche la plus masculine possible et alla se poser à se coté

- Vous pensez sincérement qu'il vaut autant ? Regardez le bien, il a l'air quelque peu fragile...

Alors que l'homme semblait s'attarder quelqu'instant sur la silouhette de l'esclave, Selena profita pour glisser ses doigts discretements jusqu'a la bourse du capitaine et la ramena, tout aussi doucement, jusqu'a la glisser à l'intérieur de sa manche

- 55 doublons pour lui ? Vous n'avez pourtant pas l'air d'etre le genre d'homme a aimer se faire "rouler", surtout quand on voit que cet homme là-bas viens de vous prendre votre argent....

Il fallait qu'elle trouve un moyen de déclencher une certaine panique chez les gens, à perturber le plus possible les enchères.

Elle s'exprima alors haut et fort

- Messieurs, surveillez vos bourses, ce jeune homme là viens de voler un gentillhomme

Elle venait de designer Nathanel et avec le nombre de bourses qu'elle venait d'alléger, l'effet désiré arriva. Les hommes controlèrent et nombreux furent ceux qui remarquèrent avoir été dépouillée. Un certain brouhaba se fit entendre alors que tous commencèrent à essayer d'attrapper le jeune homme en question, ce qui provoqua quelques remous et un début de baguarre un peu plus loin

- 100 doublons pour moi...

L'enchère étais lancée, alors que l'ambiance començait à chauffer de plus en plus


Elle décida qu'il était a présent temps de s'éloigner un peu de l'homme qu'elle venait de dépouiller, surtout que la bagarre s'approchait dangereusement d'eux... elle tenta donc de s'eclipser discretement vers l'estrade ou se trouvait l'esclave

[HJ : Dis donc, les gens, je vais vous montrer ce qui arrive quand une bande de morveux tout juste embarqués décide de faire les poches à un PIRATE expérimenté et aguerri dans ce genre d'entreprise ]

Karim n'était ni idiot, ni débonnaire, ni complètement nouveau dans le métier ! Il les avaient vus venir, les deux gamins en bras de chemise, qui s'était imperceptiblement rapprochés de lui pour lui faire les poches, et qui croyaient apparemment avoir réussi. Il n'eut pas besoin de la remarque d'Alucard pour réagir, c'était fait : pendant que l'avorton au sourire d'Inquisiteur s'excusait en lui fouillant la sacoche, Karim avait haussé les épaules... et lui avait dégrafé la sienne !

"T'excuse pas, mignon, ricana-t-il en roulant des yeux, je t'ai à peine senti !"

Il lui adressa un sourire moqueur, empocha sa bourse, et, entraînant Alucard, alla se perdre dans la foule. C'était là que le deuxième tire-laine l'avait approché, sous prétexte de commenter les enchères et les exploits du premier voleur. Karim le regarda de travers : celui là avait un bien joli minois, pour un petit soldat ! Joli minois et doigts de fées. Lui manquait encore la subtilité. Karim lui attrapa le poignet au moment où il retirait sa main et s'éloignait :

"Tu as raison, crie donc au voleur pour ton collègue, là bas, mais viens me distraire... Pas de ça avec moi, camarade !"

Il lui reprit la bouse qu'il lui avait volé, et versa son contenu dans la sacoche où il avait déjà glissé ses propres doublons, et ceux qu'il avait dérobé au moussaillon de tout à l'heure, en réponse à son propre pillage.

"100 doublons, hein ?" Grogna-t-il avec un petit sourire, saluant légèrement de la tête son deuxième voleur, et le laissant aux mains d'Alucard.

Puis, il se tourna vers l'estrade, et tandis que la rixe provoqué par le cri du tire-laine prenait de l'ampleur, il lança sa sacoche de cuir en direction du garçon à vendre et de celui qui le présentait à la foule. Le petit sac de peau rebondi atterit sur les planches, en dégorgeant quelques pièces d'or. Karim, lui, avait bondi en avant, et escaladait déjà les marches de bois qui menaient à l'estrade.

"200 doublons, et qu'on en finisse !" Gronda-t-il en montrant l'argent à l'esclavagiste, et en lui arrachant le jeune homme des mains.

"Toi, tu es libre... Lui glissa-t-il à l'oreille, avant de lui mettre une dague dans les mains, et de l'entraîner vers la foule, qui se battait toujours. Mais je crois que si tu veux l'être longtemps, il va d'abord falloir que tu me suives !"

Karim dégaîna, et ils rejoignirent Alucard, resté près du second voleur. Astarloa balaya la place du regard, lorsqu'une voix cria :

"Celui là n'est pas gentilhomme ! Il est pirate ! C'est El Burlador, le bâtard de maure !"

Karim se retourna vivement, et tua le délateur d'un seul coup. Il s'agissait apparemment d'un vieux marin, qui portait encore l'uniforme rapé de la Compagnie des Indes.

"Mordiable, courrez, garçons ! Courrez, tranchez, et rejoignez le navire si vous le pouvez !"Souffla-t-il, en voyant fondre sur eux le détachement de gardes Suisses qui se tenaient sur la place, en essayant de contenir la foule.
Karim leva son épée...

Fumi avait observé de loin la tentative infructueuse de Nathaël pour faire les poches et cela la rassura, ce n'était pas un voleur habile et donc pas un méchant homme...
Puis elle secoua la tête, ce genre de pensées de devait même pas l'effleurer. Et elle préféra se concentrer sur l'agitation qui régnait et qui l'avait forcé à descendre de son perchoir.

Elle se retrouva non loin derrière les troupes qui venaient d'arriver et pile en face d'Azaan. Voulant en premier lieu fuir, elle remarqua alors qu'il était réellement en mauvaise condition physique. Elle lui tendit alors une petite gourde d'eau, restant en retrait car il était armé bien qu'il ne passaisait pas dangereux.

Elle non plus d'ailleur n'était pas dangereuse, elle lui tendit un morceau de parchemin ou elle avait écrit quelque temps avant

*Je m'appelle Fumi, je te propose de nous rejoindre, afin de garentir ta sécurité*

Elle restait en retrait par rapport à lui mais attendait une réponse, le fixant de ses grands yeux, après tout il s'agissait de rendre service à la chef corsaire et pour cela Fumi était prète à beaucoup...

Bousculé de toutes parts, Alucard s'était retrouvé assez éloigné du jeune esclave, alors qu'il devait surveiller qu'il ne se fasse pas embrocher. Dégainant son sabre, il fonça dans le tas pour parvenir jusqu'au jeune homme qu'il attrapa par le bras. Alors, par dessus le bruit de la foule, il s'adressa à lui en lui indiquant le mât d'un bateau au loin.

"Viens! Tout seul, tu trouveras pas le bateau! Et t'inquiètes pas pour lui, il nous rejoindra, je lui fais confiance!"

En disant lui, il était évident que Alucard parlait de Karim. Sans lâcher le jeune homme, il l'entraîna à sa suite, tranchant tout ce qui se trouvait sur son passage et qui ne se bougeait pas. Parce que là, il n'avait pas envie de faire dans la finesse. Une fois en dehors de la foule, il jeta un regard en arrière, pour s'assurer que son capitaine allait bien. Il avait l'air de s'en sortir. Parfait! Se débarrassant de sa perruque qui, de toute façon, ne masquait plus ses cheveux, il se remit à courir, veillant à ce qu'ils ne soient pas suivis de trop près.

Fumi baissa la tête, elle avait lamentablement échoué alors qu'on lui avait confié une mission, comme quoi, elle était réellement faite pour rester dans la cuisine. Autour d'elle la bataille faisait rage alors qu'elle se lamentait encore sur son échec, ne s'étant rendue compte de rien

*Je suis vraiment nulle*

Elle serrait ses très maigres poings se demandant si Khenti voudrai encore d'elle sur le bateau

*Elle aurait bien le droit de me laisser seule maintenant*

Si Fumi ne pouvait retourner au bateau, malheureusement il était fort probable qu'elle n'y survive pas...Mais alors qu'elle avait ces considérations en tête, elle se rendit enfin compte de l'agitation qui l'entourait, des armes, des cris, du sang. Tout ceci fit paniquer la jeune fille qui n'eut plus qu'une idée, fuir, fuir très loin sans même savoir où elle allait...

[Taverne de l'Entre Deux Ponts]